Contribution au débat du FFS : Participer ou pas, telle est la question.

Publié le par chaineze.kabouya.over-blog.com

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Ce texte, est une petite contribution dans le débat qui traverse le FFS concernant les prochaines échéances électorales en Algérie. 

Sans prétention aucune, j'ai souhaité, comme la possibilité m'en à été donné, apporter mon éclairage et ma vision de la situation.

Quoi qu'il arrive, je resterai aux cotés du FFS pour les combats présents et futurs.

 

 

 

Depuis plus d’un an, les caméras sont braquées sur les révoltes qui secouent le monde arabe. Le courage et la détermination des peuples,  à arracher la démocratie tant attendue, ne peuvent qu’être saluée.

Les chutes successives de Ben Ali, de Moubarak,  de Khadafi, ont fait naître un espoir nouveau dans le monde arabe.

Les  aspirations, des peuples ne sont ni plus ni moins, ce à quoi aspirent tous les peuples : Démocratie et justice sociale.

Le pays est en ébullition. Les manifestations se multiplient : paramédicaux, greffiers,  dockers, étudiants,… Tous ces mouvements sociaux ont besoin d’un débouché politique. Débouché que ne peut leur apporter le régime de façon satisfaisante. A n’en pas douter le FFS saura apporter les réponses aux problèmes du peuple  algériens.

L’Algérie aussi a été secouée par 5 jours d’émeutes qui ont fait 5 morts et près de 800 blessés. Le gouvernement à cru calmer le peuple en annonçant la baisse des prix des produits de 1ere nécessité et en réprimant durement ces mouvements de révoltes.

Le peuple ne vit pas, il survit d’autant plus que les augmentations exponentielles des produits alimentaires, la corruption généralisée, les entraves aux libertés, ont exacerbés le sentiment d’injustice.

Cette insurrection est le fruit d’un pouvoir corrompu.

Cette insurrection est le fruit de décennies de terreur et de répression.

Considérer ces émeutes, comme des « émeutes de la faim » est une erreur. C’est nier la dimension politique de ces révoltes. C’est nier la détermination qui anime les salariés, les jeunes,  les hommes et les femmes de ce pays.

Cette révolte n'est pas l'expression seulement, de la dégradation de la situation sociale du pays, mais d'un climat de crise politique, sociale et économique qui n'offre aucune autre perspective aux populations que la révolte.

La longévité de ces pouvoirs liberticides, qu’ils soient Tunisien, Egyptien ou Algérien est aussi due au soutien inconditionnel des pays occidentaux. Qui sous couvert de lutte contre les extrémistes religieux, ont laissé régner les despotes.

Nicolas Sarkozy et son gouvernement, donnent une image déplorable de la France. Par leur incapacité à comprendre les processus en cours dans cette partie du monde où souffle une légitime volonté de changement démocratique.

Dans cette partie du globe aussi les peuples aspirent à la démocratie et nous ne pouvons que nous réjouir que contrairement aux idées reçues, il existe un autre choix que celui mortifère entre népotisme pro-occidental et islamisme.  Le monde arabe nous en a fait la démonstration. C’est peut-être aussi pour cela que nos dirigeants ont peur des changements en cours dans le monde arabe qui sont lourds de promesses pour les peuples et de menaces pour les régimes.

Le Parti Socialiste et le FFS sont des partis frères, tous deux membre de l’internationale socialiste. Nos deux partis, se battent pour plus de liberté, plus de justice sociale et plus de démocratie.

Cette histoire commune, les valeurs nous partageons, nous obligent aujourd’hui, plus que jamais à réaffirmer notre solidarité et notre souhait d’œuvrer ensemble pour construire un monde plus juste.

Ce monde plus juste, cette société plus égalitaire que nous appelons de nos vœux, ne passera pas par un nouveau déni de démocratie en Algérie.

Le débat en sur la participation, ou non, aux prochaines échéances électorales est un moment de vie démocratique important pour notre parti.

La décision finale quelle qu’elle soit sera lourde de conséquences pour le parti.

Bien que consciente des problématique posées par la manque de démocratie en Algérie, je fais parti de ceux que l’ont nomme les « participationnistes ». Ma position est claire. Il faut combattre le régime de l’intérieur. Pour être efficace face à la bête à plusieurs têtes, nous devons  être en action permanente.

L’action de terrain bien entendu, l’action locale avec nos élus, et il est temps de l’action législative.

Personne n’est dupe. Le régime  pourrait organiser une fraude à grande échelle les yeux fermés.

Comment alors participer à ce que l’on qualifie de mascarade électorale ?

Une seule et unique raison : Le peuple.

Ce peuple que le régime humilie.

Ce peuple que le régime affame.

Ce peuple que le régime a massacré.

 

Comment convaincre le peuple de nous donner sa confiance ?

Malgré la récente levée de l’état d’urgence, la démocratie n’a pas été rétablie. Il est alors difficile pour un parti d’exprimer et de populariser ses positions.

Les lois, sécuritaires pour certains, liberticides pour moi, sont un obstacle de plus à notre action.

La base militant est la cheville ouvrière de notre parti. C’est sa mémoire et son âme.

Sur la forme, une stratégie basée sur autre chose que le travail militant est vouée à l’échec.

C’est par la base militant que passe les valeurs et les principes défendus par notre parti peuvent être défendues auprès du plus grand nombre.

Le FFS à la chance de voir sa base militante sans cesse rajeunit. Preuve que nombreux sont les ceux qui croient  au changement. Plus important encore, qui croient que le FFS est le changement.

 

Le FFS jouit, en Algérie, comme auprès des franco-Algériens, d’une réputation que rien n’a put entacher.  Ni les tentatives de déstabilisations, ni les calomnies du régime n’ont entamé la confiance que nous plaçons dans le FFS.

Le Peuple Algérien fera de même justement parce que le FFS n’a jamais été corrompu par l’exercice du pouvoir.

L’arrivée de député(e)s FFS, affranchis de toute allégeance au régime, permettra que notre message soit entendu au delà de l’Algérie.

Le mandat électoral, à fortiori celui de député, confère à celui qui le porte, une aura qui dépasse les frontière s. Ainsi les délégations étrangères seront amenées à rencontrer les opposants lors de visites officielles. Les partis frères, pourront renforcer leurs relations militantes et institutionnelles avec les députés FFS.

 

Par ailleurs, il va s’en dire que la portée médiatique d’une participation ne pourra qu’être bénéfique au parti.

Quoi qu’il arrive, quelle que soit la décision finale, les amis du régime, tenteront d’interpréter la démarche du FFS. 

Cet aspect, bien que « secondaire » ne doit et ne peut pas être négligé. Voulant enfermer le FFS dans le carcan de fidèle opposant arrangeant, certains tente de produire des analyses politiques sur le dos de rumeurs infondées.

Déjà, ceux que l’ont dit journalistes ou intellectuels, propagent la rumeur de négociations entre le FFS et le DRS.

Le FFS profitera, médiatiquement, donc politiquement d’une participation aux élections. Bien qu’ayant une ligne éditoriale contrainte, la presse relayera les idées et les valeurs portées par nos candidats.

La presse internationale aussi, se fera le relais de ce combat. Le printemps « arabe » aura également servi à sensibiliser les occidentaux sur le nom respect des droits fondamentaux dans les pays de la rive sud de la méditerranée. Comptant bien évidemment sur les relais que sont les militants expatriés et ceux nés à l’étranger.

Ainsi, les tentatives d’assimilation au régime de notre démarche n’en seront que mieux combattues.

 

Depuis trop longtemps, les hommes de l’ombre agissent contre l’intérêt de l’Algérie.

Notre participation aux prochaines élections n’aura de sens que si elle conditionne la naissance d’une assemblée constituante  porteuse d’une nouvelle constitution.

Ce doit être, à mon sens le but de ceux qui porteront les couleurs du FFS à l’assemblée.

 

Ni complices, ni victime, le FFS peut écrire l’Histoire d’une  Algérie nouvelle.

 

 

Cela va s’en dire, avec le soutien, quoi qu’il en soit, des militants de la rive nord de la méditerranée.

 

 

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